Fouad Boussouf se souvient de la nuée de libellules qui tournoyait autour de lui, enfant, et lance dans une ronde permanente, quasi mystique, dix danseuses.
Dans cette ronde joyeuse, les singularités se gomment au profit de la force collective.
Les souffles s’accordent, les mouvements s’enchaînent les uns les autres, entraînés par la musique électronique composée par François Caffenne.
Mais, en même temps, les corps se libèrent dans la contrainte du cercle. Soutenues par le martèlement récurrent des percussions, les danseuses forment un équipage soudé, porté par un souffle empruntant aussi bien au hip hop qu’à la danse contemporaine, un souffle ravageur et purificateur.
Corps brûlants, endurants et combattants, elles se livrent à leur infatigable marche qui devient course, rite, sacre, transe, elles se rassemblent et se dispersent, mais restent toujours unies à la terre, et au foyer imaginaire qui occupe le centre de l’espace.