La Baie des Veys

Capitale des marais, la vieille cité de Carentan a hérité d'un riche passé marchand, de fortunes faites dans le commerce et le transport du vin, du beurre, et du bétail. Si les remparts et le château ont aujourd'hui disparu, demeurent l'église Notre-Dame, joyau du gothique flamboyant, ainsi qu'au long des venelles pavées et des arcades médiévales de la Place de la République maints hôtels particuliers et maisons anciennes.

À ne pas manquer : le port de plaisance, les portes-à-flots de la Taute, l'hôtel de ville, le lavoir des Fontaines...

Carentan a toujours eu un port à des endroits différents, notamment aux Moyen-Âge à proximité des murailles de la ville au « Quai-au-Vin » dans le lit de la rivière des Gouffres qui se jetait dans la Taute. Sous l'impulsion de Napoléon 1er, dès 1805 des canaux sont creusés, des écluses sont installées, un nouveau port utilisant le magnifique canal du Haut Dick avec une écluse à double sassement ouvre en 1851. Un trafic important entre le Havre, l'Angleterre et Carentan se développa alors apportant prospérité à la ville et ce jusqu'en 1940. En juin 1944, les écluses étant détruites, l'ensablement reprit. Après plusieurs années de travaux, un port de plaisance est inauguré en 1983. Il est classé Pavillon Bleu d'Europe pour son accueil et la qualité de ses équipements.

Sentier Le Haut Dick, le long des berges, vous permet de faire une agréable promenade autour du port en passant au Pont-Canal et aux écluses.

Il a été conçu afin de ne pas détériorer la perspective du canal dans le site sensible des marais. Architecture du XXe siècle, cet ouvrage d'art est unique en France. Il permet le passage de la RN 13 en 4 voies sous le bassin à flots entre le port de plaisance et la mer. L'un des principaux problèmes posés par cette conception est celui de la résistance aux poussées hydrostatiques résultant de la présence d'une nappe d'eau quasi affleurante, la chaussée se trouvant située 10 m en dessous du niveau du canal. Un drainage des eaux est effectué par pompage ; une surveillance permanente a été mise en place. D'un point de vue esthétique, l'architecte, Charles Lavigne, a eu l'idée d'exploiter la présence de butons qui reprennent les poussées exercées latéralement sur les parois, pour évoquer la membrure inversée d'une coque de navire en bois. En attendant, ne soyez pas surpris si, par hasard en passant sous le pont canal, vous apercevez un voilier passer au-dessus de votre voiture !

Depuis les écluses, magnifique vue sur le chenal de Carentan à la mer dans la Baie des Veys, large estuaire où se jettent les quatre fleuves qui irriguent le marais : à droite la Douve, à qui gauche la Taute. Dans cette baie se produit un phénomène naturel : le mascaret.

Il a appartenu, au XIXe siècle, sous l'ancien régime aux De Godefroy, puis aux La Housse de Bréteuil. Deux tours hexagonales forment des pavillons à pans coupés du XVIe siècle. Des fenêtres à linteaux avec des clefs de voûte au rez-de-chaussée.

Typique des Fermes-Manoirs, il est organisé autour d'une vaste cour carrée, fermée par les grands volumes en calcaire blanc du logis, des dépendances et par un haut bahut de clôture. L'ensemble est desservi par un portail monumental caractéristique comprenant portes piétonne et charretière.

L'église XII-XVIIIe, entourée du cimetière, dans sa forme primitive remonte certainement à l'invasion normande. Les murs extérieurs en font foi, on y relève en effet une maçonnerie en arêtes de poisson. L'architecture intérieure du chœur date de la fin du XVe ou début du XVIe siècle avec voûte aux nervures prismatiques retombant sur des colonnes plaquées sur les murs anciens sans chapiteau, avec clés de voûte variées et pendentifs. Deux arcades plein cintre ouvrent 2 grandes chapelles du XVIIIe siècle. La pièce principale du chœur est certainement le maître-autel, un des plus beaux de la région avec son retable. Vierge à l'Enfant assise, maître-autel et retable XVIIe, Trinité et statue de Saint-Christophe fin XVe. Le marais des salines tient son nom de l'exploitation d'antan de salines, preuve que la mer était présente dans les terres.

Chœur de l'ancienne église d'Auville, aujourd'hui chapelle Saint-Guingalois XIV-XVIe. Vue sur la vallée de la Vire.

Datant du XVIe siècle, sa tour se termine sur le plan carré (dite tour à la d'Argouges). Il ressemble à une grande ferme moderne, le colombier qui se dresse au milieu de la cour lui donne plutôt l'air antique. Elle a été brûlée en 1867.