Au marais de Picauville

Le parcours est parsemé de hameaux ou villages-rues comme à Clainville où des mares ou routoirs permettaient le trempage ou rouissage du lin. On y trouvait aussi des lavoirs et des fontaines. À la sortie du hameau, on peut parfois observer quelques grands oiseaux caractéristiques des marais tels que les hérons cendrés, les cigognes, les cygnes ou encore les aigrettes. Site de la bataille de Normandie : plaque.

Place du Général De Gaulle ; Paysages passés et actuels. Une copie du plan Terrier permet de retracer le paysage tel qu'il pouvait être au XVIe siècle. Ce document établi sous Henri III en 1581 donne un état des lieux assez précis du territoire de Picauville avec une représentation des clos, pièces de terre fermées de haies, en herbe ou en labour. Il sépare également le bas pays ou "terroir mouillé" qui correspond au lit majeur de la Douve, fait de pâtures pour bovins, chevaux et oies et le "terroir sec" ou haut pays fait de labours. Le paysage actuel est une mosaïque bocagère de pâtures soulignées de haies à frênes et saules têtards. Le bourg de Pont l'Abbé, sur la commune, fut bombardé par l'aviation US en 1944 d'où une architecture de la Reconstruction omniprésente.

C'était autrefois un port à gabarres qui assuraient le transport de matériaux divers : argile, tangue, chaux et aussi animaux avec des quais de déchargement. Les traversées étaient payantes. Cette activité a cessé dans les années 30.

Au hameau de Montessy, a lieu un autre usage typique des marais : « la mise au marais » des troupeaux de bovins, en général au mois de mai. Les animaux séjourneront dans les prairies humides jusqu'au mois de novembre. Ferme-manoir.

Après avoir quitté la zone des marais, on remonte par des chemins creux ou « chasses » jusqu'à la ferme de Béthanie, bâtie aux XIXe siècle, autrefois appelée ferme de Baudienville, actuellement gérée par la fondation Bon Sauveur. Vente à la ferme de produits laitiers : yaourts, crème, beurre, fromage blanc.

À proximité des zones de parachutages qui eurent lieu dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, des plaques et stèles rappellent les noms des victimes des crashes d'avions C47 et de planeurs.

Le parcours passe ensuite à proximité de fermes et de manoirs à l'architecture caractéristique avec tours et colombiers dont certains datent du XVIe siècle.

Il a gardé sa tour ronde du XVIe siècle, ses fenêtres à meneaux chanfreinés, ses éguets et une tour à la « d'Argouge ».

Édifié à la fin du XVIIIe siècle et remanié au XIXe siècle, il est entouré d'un parc arboré dans lequel on trouve une chapelle néogothique et un étang, refuge pour la faune aquatique locale. Ce château fut occupé par les allemands durant la Seconde Guerre Mondiale. C'est à proximité du château que le général allemand Falley perdit la vie, le long de la route Jack Schlegel, vétéran américain qui participa à ce fait d'armes. La fin du parcours s'effectue dans des chasses à travers le bocage du "haut pays". Ancien champ d'aviation. Minoterie désaffectée du XIXe siècle.

Eglise (monument historique) du XIIIe siècle, la seule en Normandie dédiée à Saint-Candide : longue nef à bas-côtés de 6 travées influencée par l'architecture de l'Ile-de-France et élégamment renforcée au XVIe siècle par d'imposants contre-forts et arcs-boutants. Corniche dite à la Beauvaisine. Clocher carré à flèche octogonale et garde-corps de style flamboyant cantonné de pinacles, proche de ceux de Périers, St-Côme-du-Mont, etc... Important porche du XVe siècle. Croix de cimetière, tombeaux et pierres tombales.
Au village de l'église, ensemble du presbytère (XVIIe-XVIIIe siècles) et de l'ancienne mairie (fin du XIXe siècle). Écoles du XIXe siècle, manoir dit du Prieuré (fin XVe-XVIe siècle), maisons et fermes anciennes.