Toujours entouré d’une houle blanche, plus ou moins forte, le phare de Goury trône tout au bout du bout, à Auderville. Haut de cinquante mètres, il fut mis en service dès 1837. Auparavant, en une seule année, vingt-sept navires avaient sombré dans les parages. Face à lui, le raz Blanchard, l’un des courants de marée les plus forts d’Europe. Entre le cap de la Hague et l’île d’Aurigny, le passage dit de la Déroute est connu de tous les marins pour ses violentes tempêtes et la force de ses courants. Un monde brutal à l’opposé du monde poétique de Prévert, le voisin d’en face. « Le Raz Blanchard est un monde hostile, raconte Cédric, pêcheur de homards. Il y a toujours des vagues, même les jours sans vent. »

Voir une tempête au large du port de Goury reste un spectacle inouï. Les flots soulèvent des barres d’écume qui font blanchir la mer. Quand elle se calme, les paysages gardent autant de force.

Situation